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             Je le scrutai, bouche-bée. La secrétaire se para d'une stupéfaction tout à fait hilarante. Que se passait-il, au juste ? Matthew traversa le pas de la porte en saluant l'homme d'un majeur levé. Prise de court, je n'eus d'autre choix que de le suivre, jetant un dernier regard désabusé au vieil homme, immobile telle une statue de pierre derrière son bureau. Le brun se rua vers l'entrée sans même m'attendre, d'un pas furieux. Ses foulées étaient si larges et espacées que je me risquai à courir pour le rattraper, malgré mes hauts escarpins.
 
- Matt ! Attends, qu'est-ce qu'il se passe ?!
 
           Lorsque je réussis finalement à arriver à son niveau, je dus continuer à trottiner pour y rester. Il demeurait définitivement silencieux et fixait l'horizon comme faisant face à un ennemi que je ne pouvais voir.
 
- Matthew ! Enfin, aïe, qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien, on part, annonça-t-il sans même me jeter un regard.
- Mais pourquoi ?!
 
          Il pila net et me fixa, le temps de me rétorquer :
 
- Lui et moi n'avons pas les mêmes intérêts.
- Quoi ? M'étonnai avant qu'il ne redémarre. Matthew, t'es en train de me dire que tu vas gaspiller cette chance pour quelques propos de travers ?
 
            J'imaginais qu'un garçon bien friqué dans son genre n'avait jamais eu à supporter l'arrogance patronale.
 
- Nelly, reprit-il d'un ton plus véhément. Si je te dis que ça ne va pas être possible, c'est que ça ne va pas être possible. N'essaie pas de me remettre en question.
- J'essaie pas de te remettre en question ! Protestai-je, luttant toujours pour le suivre alors qu'il dévalait les escaliers. J'essaie juste de savoir pourquoi t'as fait un doigt à ce type !
- Écrase. Je te dis que c'est pas important. On rentre.
 
           La fermeté de l'ordre me laissa éperdue, impuissante. Je me tus donc, malgré toutes les protestations qui m'animaient. Je me résolus à le laisser s'enfuir ainsi, avec le seul loisir d'imaginer où cela avait bien pu coincer. Lorsque nous regagnâmes son appartement, il grimpa les escaliers et alla s'exiler dans sa chambre.
          On ne le revit plus de la journée.
                                                
~~~
 
            Mon téléphone vibra contre la surface de ma table de chevet. Je quittai mes rêves dans un spasme. Étourdie, je mis quelques instants à émerger. J'avais rêvé de ma mère. Dans mes souvenirs comme dans mes songes, elle demeurait la même. Une cigarette à la main, elle restait assise sur le canapé de son séjour à regarder le vide, son petit doigt entre ses lèvres. Elle avait passé tant de temps dans cette position que je me demandai si je ne garderais que cette vision d'elle, dans quelques années. Je tournai la tête vers mon téléphone qui vibrait toujours contre le bois. On m'appelait. C'est dans un soupir que je découvris qu'Alexandre m'appelait, plus précisément.
 
- Allô ?
- Chérie ! Fit-il de son éternel entrain. Je te réveille ?
- Oui, grinçai-je, cassante.
- Oh, merde. Désolé.
- Alexandre, qu'est-ce que tu veux ?
- Quand tu descendras, t'pourras prendre ma veste qu'est sur le meuble en haut des escaliers ?
- Euh, ouais, d'accord. Mais t'es où ?
- Ben en bas, dans la cuisine, répondit-il tout naturellement.
- Et pourquoi tu lèves pas tes fesses pour venir la chercher toi-même ?
- Ben, j'ai la flemme.
- C'est pour ça que tu me réveilles ? Rugis-je.
- Bah ouais.
- Va te faire foutre.
 
            Je raccrochai. Il n'était même pas huit heures du matin, qu'est-ce que ce bouffon faisait levé si tôt ? Ce n'était pas du tout son genre, d'être si matinal. Je jetai mon portable sur le matelas d'un geste rageur, et m'écrasai sur la literie dans un soupir. Malgré ma torpeur, je ne sus retrouver le sommeil, et c'est finalement un quart d'heure plus tard que le boucan d'un aspirateur me sortit définitivement de ma léthargie. Je m'assis sur le bord du lit en m'étirant, et la porte s'ouvrit. Le tuyau de l'aspirateur entra le premier dans la pièce, vite suivi par un Matthew obnubilé par son ménage. Quand il remarqua finalement ma présence, il releva le nez vers moi et arrêta l'appareil.
 
- Oh, excuse-moi, je te croyais dans la salle de bain.
- Y'as pas de mal, Matthew, souris-je, amusée par sa gêne.
 
           Quelle belle vision matinale. Un court instant de silence s'ensuivit. Il finit par baisser la tête, et se racla la gorge.
 
- Hum...Tu devrais aller prendre ton petit déjeuner avant que ça ne refroidisse.
- D'accord, merci.
 
            Il resta immobile à m'observer, comme s'il attendait que je sorte de la pièce. J'attrapai quelques vêtements et quittai les lieux en me retenant de lui demander si une bonne nuit de sommeil l'avait convaincu de me révéler les raisons de son litige de la veille. Je fis un saut rapide par la salle-de-bain avant de rejoindre la cuisine, où un Alexandre attablé lisait attentivement une affiche aux couleurs flamboyantes. En passant derrière lui, je lui jetai hargneusement sa veste sur le dos.
 
- Salut, casse-couilles, fis-je.
- Bien le bonjour ma douce, répondit-il sans lâcher du regard le fameux bout de papier.
- T'es réveillé tôt.
- Mister Aspirator a décidé de me les briser, aujourd'hui, expliqua-t-il dédaigneusement.
- Oh...et il aspire depuis...?
- Sept plombes.
- Je vois. Et c'est quoi, ça ?
 
            Je pointai du doigt l'affiche.
 
- Ah ben oui, tu as raté son magnifique exposé.
 
            Je l'interrogeai du regard.
 
- Il veut organiser son premier concert au théâtre. Ça l'amuse.
 
            Je m'emparai du bout de papier. Voilà un projet qu'il avait bien omis de me confier. À en croire les informations, le concert était programmé dans deux petites semaines, et une première partie était même déjà réservée.
 
- J'te jure, il a de ces idées...soupira-t-il. Et son rendez-vous ?
- Ouais...Disons que ça s'est mal passé.
- Pourquoi ?
- Il s'est pris la tête avec le producteur. Il n'a pas voulu me dire pourquoi.
- J'tai dis que c'était un nerveux !
 
            Je soupirai à mon tour.
 
- Il est vachement tendu du string. Je crois qu'il nous réserve deux semaines d'enfer. Moi, j'te préviens, s'il me fait ce coup là tous les matins, ça va finir en bain de sang.
 
           J'ignorai bien les protestations constantes de l'adolescent. C'était finalement un beau projet. Mon c½ur se serra pourtant à l'idée d'une première scène. Mais si Matt ne se laissait pas démonter par tous ces échecs, alors je me devrais d'en faire autant. C'était, après tout, ma promesse.
 
~~~
 
            Plus d'une semaine se déroula depuis la création de la première affiche du concert. Matthew avait même, fidèle à ses convictions théâtrales, décidé de nommer notre future prestation. C'est donc le nom « 6 Years Old » que porterait notre tout premier concert. C'était précisément l'âge auquel Matt avait officiellement commencé à jouer de la musique. Il avait travaillé d'arrache-pied pour composer un répertoire musical plus fourni, et même si je le voyais créer jour et nuit comme à l'usine, tous ses morceaux étaient étudiés, entrainants, touchants. Matthew s'oubliait dans la musique et je m'en réjouissais. Élodie et toute la troupe du théâtre nous avaient bien entendu prêté main forte pour gérer les préparatifs mais il restait énormément de boulot. Matt avait l'incroyable ambition de démonter tous les sièges du théâtre, pour créer une fosse de concert de fortune. Élodie avait bien piaillé en premier lieu, mais s'était laissée convaincre par un Matthew toujours un peu propriétaire de l'établissement. Il l'avait rénové et le connaissait si bien que personne ne pouvait vraiment s'opposer à son ½uvre. Très attaché à la perfection de la première scène de sa carrière solo, l'anglais nous faisait répéter à longueur de journée, jusqu'à en devenir fous. Tout cela générait de magnifiques conflits entre lui et son bassiste, qui n'avait certainement pas ma patience, ni les sentiments qui la provoquait. Mais peu importe. C'est comme si rien ne pouvait le détourner de son objectif, et le voir si hargneux de réussir me gonflait d'enthousiasme.
          Je passai ce jour-là dans les couloirs de l'étage et m'étonnai de trouver la porte du cagibi ouverte. En m'approchant, je découvris Matthew, la tête enfoncé dans un des innombrables cartons qui remplissaient la pièce. Il marmonnait en anglais depuis sa petite planque, et je ne pus m'empêcher de rire.
 
- Tout va bien, Matt ? Fis-je, goguenarde.
 
            Il sortit la tête de là et eut un petit grognement exaspéré.
 
- Il nous manque un micro. J'ai appelé Sophie, et elle n'en a plus en stock pour le moment. Je suis sûr que j'en ai un par ici ! Protesta-t-il en contemplant chacun des cartons entreposés sur les étagères.
- Tu veux que je te donne un coup de main ?
 
            Il m'examina en silence.
 
- Je ne dis pas non, merci.
 
            Je m'attelai donc à la tâche dans un sourire et m'enquis de fouiller minutieusement chaque carton. Je tombais sur des objets les plus surprenants les uns que les autres. Encore beaucoup de vêtements qui avaient appartenu à Angéla. Et surtout beaucoup de photos. Je les épluchai discrètement. Je découvris, fascinée, les quelques clichés qui les unissaient. Si Angéla me ressemblait effectivement beaucoup, elle avait le corps élancé d'un mannequin et était grande pour une femme. Elle dépassait Matthew de quelques centimètres, ce qui allait ajouter à la dynamique qui semblait les unir : visiblement conquis, l'anglais avait l'air d'un subordonné face à elle. Il paraissait d'ailleurs bien plus amouraché d'elle qu'elle n'avait l'air de l'être de lui. Mon c½ur se serra. Je m'étonnai de le voir garder ces souvenirs bien au fond de ces boites, dans ce cagibi, quand je l'aurais imaginé les conserver près de lui pour ne jamais en oublier les couleurs.
            Mes yeux se posèrent sur une nouvelle photo quand un vacarme attira mon attention, sur ma gauche.
 
- Son of a bitch ! Jura l'anglais en retenant les cartons qui dégringolaient depuis les étagères.
 
            Je me précipitai vers lui pour l'aider à retenir le raz de marée de ses babioles. Après quelques efforts, nous parvînmes à en contenir le flot, et il s'étonna finalement de trouver le micro tant recherché, derrière une boite sur l'étagère.
 
- On aurait pu chercher longtemps, tiens !
 
            Je ricanai. Le gloussement se tût quand je finis par jeter un coup d'½il vers la photo que je tenais toujours dans les mains. Un jeune homme petit et frêle était assis sur une chaise de jardin, en premier plan d'un vaste jardin verdoyant. Il foudroyait le photographe par-dessus une table en plastique, une main tendue vers l'objectif. Des cernes se creusaient bien visiblement sur un teint opalin, et les cheveux de sa crinière brune semblaient secs et ternes. Son tee-shirt révélait des bras aussi fortement décharnés que son visage, qui semblait creux sous des yeux bleus éteints. Je le sentais prêt à se briser au moindre mouvement, et une si concrète vision du désespoir me noua l'estomac. Je me retournai vers Matthew.
 
- Matt...Qui est-ce jeune homme ?
 
            Il ricana quand il découvrit la photo, puis marqua une pause avant de répondre, comme s'il jugeait ce rire mal placé.
 
- C'est moi.
 
            Tout mon être se paralysa à la confession.
 
- Toi... ? Soufflai-je tout bas, interloquée. Mais...
         J'étais bien en peine de le reconnaitre, malgré tous mes efforts. Les traits étaient bien similaires, mais la couleur de son désespoir était loin d'être la même. Et cette maigreur...
- Tu as changé...remarquai-je timidement, après avoir pris le temps de tempérer ma surprise.
- Et oui, admit-il doucement. Comme tout le monde.
 
             Mais d'autres se revêtissaient carrément d'une autre aura. Un silence gênant nous consuma. Il prit une large inspiration et déclara avec entrain, tout en regardant son poignet :
 
- Je vais préparer le repas, tu dois avoir faim !
 
             Puis il descendit, son micro en main. J'examinai à nouveau la photo, la retournai. La date était inscrite en filagramme, à l'anglaise.
 
2011-03-12
 
            Trois ans plus tôt, en Mars 2011, Matthew vivait manifestement en Angleterre. Il avait alors vingt-six ans, déjà perdu sa fiancée, et appris l'existence de sa fille.
            Et je ne réalisai qu'à cet instant combien il en avait souffert.
 
~~~
 
           Je ne reparlai pas de l'épisode de la photo, terrorisée maintenant de l'ampleur de son chagrin. Je me maudis de l'avoir forcé à ramener ce sujet sur le tapis. Bien sûr que j'avais imaginé comme sa tristesse avait été grande. J'étais une habituée des deuils. Mais j'en souffrais autrement. J'abandonnais. Lui touchait le fond pour mieux remonter. J'aurais souhaité le comprendre avant de tenter de rejoindre les abysses de la Seine. Accélérer le processus et ne se laisser que le définitif, comme constat.  
           Mais j'oubliais bien vite. J'étais quoi qu'il en soit trop obnubilée par notre prochaine représentation pour m'en inquiéter. À moins d'un jour du spectacle, et bien que notre répertoire musical fut au point, je mourrais d'angoisse à l'idée de me retrouver sur les planches. Je n'avais parlé de ça à personne. Je n'avais jamais été du genre à me mettre en scène, encore moins de façon littérale, et je les voyais tous si confiants. Matthew courrait dans tous les sens toute la journée durant, animé de quelques folies qui le faisait paraitre plus jeune à chaque instant. Alexandre, quand il ne répétait pas, se gavait de chips sur le canapé, toujours gras et hilare, et Miko ne nous honorait de sa présence que pour nous prouver que ses morceaux étaient parfaitement sus et maîtrisés, comme d'habitude.
            La veille au soir, je me retournai, haletante, dans mon lit. Le stress me rendait lourde et anxieuse, et je peinais à me mouvoir dans mes draps défaits. Plus je songeais à son ambition, plus je me trouvais terrassée par l'angoisse de ne pas lui convenir. Comment pouvais-je prétendre lui arriver à la cheville, avec mes trois mois d'apprentissage ? Comment pouvais-je égaler son charisme, ne pas paraitre insipide à ses côtés ?
J'allais jouer devant des centaines de personnes, le lendemain. Et j'étais morte de peur.
      C'est au petit matin que je me levai dans un soubresaut, après avoir reçu un choc en pleine face. Les volets étaient grand ouverts et la lumière blanche du matin me violenta les yeux. Matthew se tenait aux côtés de mon lit, souriant, habillé, un coussin entre les mains, arme avait laquelle il venait de me pilonner bien impunément.
            Non, mais.
 
- C'est le grand jour, Lily ! Réveille-toi et fais-toi belle !
 
           Son annonce faite, il s'échappa de ma chambre sans attendre de me voir répliquer, laissant la porte grande ouverte derrière lui. J'entendis une autre porte s'ouvrir dans le couloir, puis un grognement enroué, qui appartenait à Alexandre.
 
- Putain de merde ! Dégage ! S'écria-t-il – j'en conclus que le coup de coussin avait été bien plus sincère.  
 
            La journée s'annonçait délicieuse.
 
~~~
 
             Matthew, comme pour nous mettre dans l'ambiance, avait allumé la stéréo de son séjour, qui déversa le son de ses artistes préférés toute la matinée. Sous fond de Reinhardt et autres Sullivan, nous prîmes un petit-déjeuner au fumet de ranc½ur. Alexandre, bien déterminé à nous communiquer sa mauvaise humeur, n'intervint que pour cingler Matthew de quelques remarques désobligeants. Quant à moi, le stress m'avait comme par hasard noué l'estomac, et il me fut impossible d'avaler la moindre miette. Je passais donc le reste de ma matinée devant le miroir de la salle de bain. Incapable de déterminer quel genre de tenue était adapté à une scène, je privilégiai la sécurité. Je finis de me vêtir d'un jean et d'un haut noir un peu trop grand pour moi et ma minceur maladive. Je piochai un perfecto noir de femme dans les affaires d'Angéla, pour me cacher un peu derrière mes idées préconstruites de ce qu'était la liberté vestimentaire. J'ébouriffai mes cheveux et pris même le temps de barder mes yeux gris de fards à paupière, ce que je ne faisais habituellement pas.
            J'avais l'air d'un clown. D'une idiote qui se faisait passer pour ce qu'elle n'était pas.  Et plus je me regardais dans ce fichu miroir, plus je me trouvais repoussante. J'avais envie de pleurer et de m'arracher les cheveux, de recommencer depuis le début pour que ça soit mieux qu'auparavant. Désespérée, je décidai d'abandonner pour aller rejoindre les autres. Au rez-de-chaussée, Matthew était en train de ranger ses affaires dans ses étuis, vigoureux. Lui aussi était en noir. Il n'avait visiblement pas pris la peine de se coiffer ni de se raser (et ce depuis quelques jours) et sa crinière brune était couverte d'épis. Cette version oubliée de lui-même me séduisit aussitôt. Je l'avais rarement trouvé plus beau.
             Lorsqu'il me vit, il s'immobilisa et sourit, avant de finalement terminer d'enrouler le câble du micro dans le sac prévu à cette effet. Je me désolai de ce rictus. J'avais donc l'air bien ridicule, dans ma veste en cuir. J'entrepris de l'aider à ranger sans un mot pour oublier cet affront, mais il me confia tout bas, près de moi :
 
- Tu es très belle.
 
             Mes joues s'empourprèrent aussitôt. Après un moment à me demander si ses confessions étaient aussi sincères que je l'espérais, je finis par oser :
 
- Merci...Tu...tu es bien aussi.
 
             Il se fendit d'un sourire flatté. Plus l'heure fatale approchait, plus je m'enfonçais dans l'angoisse de le décevoir. Le pas chancelant d'Alexandre parcourut les escaliers et il se présenta à nous dans un long soupir et de lourdes foulées, comme un ado attardé.
 
 - Bon, on y va ? Marmonna-t-il.
- Monsieur est de mauvaise humeur, à ce que je vois, railla Matthew, presque provocateur.
 
            Alexandre se rembrunit un peu plus.
 
- Tu m'as marav' la tronche à coup de coussins, tu t'attendais à quoi ?
- Ta sensibilité n'a pas de limites, mon cher Alexandre, ricana l'anglais, à ma grande surprise.
- Ta gueule, acheva le blond, à court d'arguments.
 
            Cette vulgarité le fit rire. À croire qu'une quelconque permutation de leur identité était advenue durant la nuit.
 
- Allez, allons-y, finit par se décider l'anglais, avant de s'emparer de l'étui de sa guitare et d'ouvrir la porte de l'appartement.
- Putain, fit joliment remarquer Alexandre lorsque nous nous retrouvâmes seuls dans le hall. Je vais le slamer dans le public, lui, o-bli-gé.
 
~~~
____ Musique, maestro. ____
 
- Bien sûr, la table est équipée d'un total recall, ici. Les faders et les potentiomètres sont ici.
 
            Nous surplombions une scène plus que présentable depuis la loge de la régie. Matthew s'acharnait à donner des instructions à Jordan, le nouvel ingé de la troupe. L'anglais était au comble du perfectionnisme et ça en devenait presque crispant.
 
- J'ai placé les 1000 sur les perches de contrejour et les 500 sur les perches de face. Il faudra donc que tu maintiennes bien le parallélisme des faisceaux sur les perches de face, si tu...
- Oui, Matthew, t'en fais pas. Technicien de spectacle, c'est mon métier, à moi aussi, l'interrompit Jordan, un demi sourire aux lèvres.
 
            Alexandre s'était posté sur la scène et branchait silencieusement les distorsions, le regard vide. Il arborait fièrement un tee-shirt noir sur lequel était imprimé le mot « slut », en gros caractères blancs. Près de lui, les membres du groupe que Matt avait engagé pour sa première partie le contemplaient religieusement, comme fascinés par tout ce professionnalisme. Les quatre jeunes parisiens et leurs coupes au bol à la Beatles étaient des proches d'Élodie à la pop-rock entrainante. Mais ils étaient encore des novices.
            Quand il en eut marre du petit topo de son prédécesseur, Jordan invita Matthew à aller briefer sa première partie. L'anglais se saisit de l'invitation et disparut par les escaliers, inépuisable. Je restai un petit moment avec Jordan dans la régie, éc½urée par l'énergie qui secouait les membres de la troupe. Il y avait quelque chose d'apaisant dans cette bulle vitrée, la passivité du spectateur un peu intéressé. Je voulus y rester jusqu'à la fin du concert. J'observai à nouveau le théâtre temporairement déparé de ses sièges. L'espace était saisissant, quand il paraissait habituellement si étroit. Avec ses sièges, le théâtre contenait trois-cents places. Sans ces derniers, Matthew espérait contenir quatre cent personnes debout.
             L'anglais alla rejoindre les jeunes musiciens et se mit à leur faire un petit topo qui arracha à Alexandre des soupirs d'épuisement. Seule grande absente : Miko. Celle-ci devait nous rejoindre depuis plus d'une demi-heure. Telle que je la connaissais, pas ponctuelle pour un sou, elle ferait une entrée in extremis. Je dus tout de même expliquer en long et en large ce petit détail à Matthew qui, lui, avait en horreur ce genre d'impolitesse. La porte de l'allée s'ouvrit finalement et la grande brune tirée à quatre épingles débarqua dans le théâtre. Toute rayonnante dans sa robe noire, elle se pavana jusqu'au pied de la scène où l'attendait Matthew, sévère. Je l'entendis le saluer avec beaucoup d'entrain et s'extasier de notre travail. Matt, réprobateur, lui glissa quelques reproches et je la vis acquiescer en minaudant. Finalement, elle prit appui sur son épaule pour lui donner un baiser sur la joue. Puis elle le planta là, étourdi par l'attention, et se dirigea d'une marche mielleuse vers les loges, dans cette robe qui se fondait à sa jolie chute de rein. Un détail que Matthew ne manqua pas de remarquer puisqu'il le reluqua sans le moindre état d'âme. L'événement eut la prétention de me sortir de ma catatonie : je quittai la régie comme une furie pour rejoindre l'allée. Je gagnai la scène, portée par quelques tranchants reproches, mais me convainquis de n'en formuler aucun. Il ne m'appartenait pas. Il avait le droit d'admirer qui il souhaitait, et ma meilleure amie était une bien belle sculpture. Je me pris tout de même d'envie de briser la beauté de ses courbes. Plongée dans le train de mes psychoses, je ne remarquai la présence de Cédric à mes côtés qu'au dernier moment.
 
- Matt, y'a déjà des gens qui font la queue dehors...annonça-t-il nonchalamment.
 
            La com' de mon cher et tendre avait été visiblement efficace.
 
- Déjà ? S'étonna le brun en jetant un coup d'½il à sa montre.
- Ouais, une bonne dizaine. Vous avez terminé ?
 
             Matthew lorgna vaguement l'ensemble de la scène avant de s'adresser à Alexandre, qui était toujours perché là-haut.
 
- Alex, t'as fini ?
- J'ai pas accordé les instruments des minots, fit-il en désignant les musiciens de la première partie.
- Ils le feront en backstage. Tu peux les faire rentrer, finit-il par décréter. Dis à Élodie d'ouvrir la buvette. Les autres, en loge !
 
             Il claqua dans ses mains pour activer tout ce beau monde. Matthew, dès qu'il évoluait dans ce théâtre, avait l'autorité du père et du leader. Il avait organisé tant de représentations en les menant à la baguette que ça lui paraissait plus facile que de respirer. Écriture, environnement technique, direction et communication...Il avait toujours été très polyvalent et tous semblaient s'en remettre aveuglément à son expertise. Il n'empêche que je me laissai submerger par ses commandements, et il dut m'accrocher le bras pour me faire bouger. À peine arrivée en coulisse, je me laissai tomber sur une chaise, près du stand de guitares. Matt passa devant moi sans même me calculer et se précipita vers les instruments désaccordés de ses protégés. Je restai seule, là, dans l'obscurité des coulisses. Les membres de la troupe fourmillaient nerveusement autour de moi, et je me mis à espérer que quelque chose m'empêche de grimper sur les planches. Alors, cinq, dix puis quinze minutes s'écoulèrent. J'allai faire un tour aux toilettes pour me rafraichir, gloussai bien devant mon reflet dans le miroir. Je retournai vers le rideau baissé de la scène derrière lequel bruissait le tintamarre de centaines d'arrivants. L'allée se remplissait à une vitesse folle. Moi qui espérais me produire devant un petit public... Un membre de la troupe s'écria, depuis le fond des loges :
 
- Vous faites salle comble !
 
              Et je perdis pied. Les spectateurs grouillaient effectivement autour de la buvette. J'entendis Élodie demander à Matt s'il était l'heure d'envoyer sa première partie en chair à canon. Ses termes exacts. Il acquiesça et les quatre jeunots allèrent investir la scène. Ils se présentèrent timidement et j'allai m'exiler au fond des coulisses, dans un coin sombre. Je me laissai tomber au sol, haletante. Ils ne joueraient que quarante petites minutes. Bientôt, leur pop endiablé réveilla la salle, et je me laissai gagner par leur fièvre. J'aurais dû me réjouir : les répétitions s'étaient bien passées, l'acoustique de la salle était fantastique et j'étais la musicienne d'un artiste au talent certain. Si certain d'ailleurs que je me trouvais très idiote d'avoir pu penser l'égaler. Bon sang, j'aurais vraiment tout fait pour disparaître. Une voix retentit, à quelque pas de moi :
 
- Elle est où Nelly ? Cria-t-il pour couvrir le rock de sa première partie.
 
              Je relevai la tête mais ne trouvai la force de lui signaler ma présence, ni de rajouter, par ailleurs, que je me sentais vraiment mal. Matthew scruta les lieux des yeux, puis finit par s'immobiliser en baissant la tête, lorsqu'il m'aperçut, accroupie dans mon coin.
 
- Nelly, ça ne va pas ? S'inquiéta-t-il en s'accroupissant en face de moi.
 
            Je tentai de calmer ma respiration, et lui fis un signe de main pour le rassurer. Je mourrais pourtant d'envie de lui avouer que mon c½ur était comme prêt à s'extraire de ma poitrine.
 
- Je...je ne me sens pas très bien...
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Fit-il en repoussant une mèche de cheveux qui ma barrait le visage. Tu es malade ?
- No...non, j'angoisse...
- Tu as le trac ? C'est ça ?
 
            J'acquiesçai d'un vif hochement de tête, trop submergée par l'angoisse pour lui répondre.
 
 - Oh...écoute-moi ma puce...le trac, je connais. Depuis combien de temps te trouves-tu dans cet état ?
- Je sais pas...plusieurs jours.
- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
- J'en sais rien. Vous aviez tous l'air zen et...j'avais l'impression d'être à part.
- Nelly, on est tous stressés, moi le premier !
- Tu dis ça pour me rassurer...me désolai-je.
 
            Il soupira avant de se saisir vivement de ma main et de l'approcher de son torse, à ma grande surprise. Il alla la déposer contre sa poitrine. Il ne me fallut pas une demi-heure pour comprendre que c'était ses battements de c½ur qu'il voulait que je perçoive. Et à mon grand étonnement, le sien battait peut-être aussi vite que le mien, depuis qu'il avait empoigné ma main. J'essayai de me convaincre qu'il ne s'agissait là que d'excitation.
 
- Tu sais quoi ? C'est tout à fait naturel d'être stressé avant de se produire sur scène. Ce n'est pas seulement dans ta tête, c'est aussi physique. Maintenant que tu sais que ça n'a rien d'honteux, il faut que tu apprennes à le gérer.
 
           Il attrapa ma seconde main, fermement serrée contre ma poitrine, et la serra fort dans la sienne. Il approcha son visage du mien et posa son front contre le mien, avant d'ajouter.
 
- Ferme les yeux.
 
            Mon souffle se coupa un peu plus, à cette proximité. Il était là, si concret et si tendre, que j'en oubliai un instant la véritable source de mon appréhension. J'obéis finalement pour me priver d'une vision si déstabilisante.
 
- Bon, maintenant, visualise-moi toute cette anxiété. Tu vas inspirer profondément et puis on va compter jusqu'à dix en expirant. Tu répéteras ça quelques fois, et tu verras que ça ira mieux.
- Si tu le dis...osai-je à peine prononcer.
 
            Totalement déstabilisée, je laissai sa voix m'embrasser comme j'aurais voulu que ses lèvres ne le fassent.
 
- Allez, inspire...
 
            Il m'accompagna dans le processus.
 
- Prête...?
 
           À tout, pour toi.
 
- Expire.
 
           Nos souffles se mêlèrent et je ne sus si le vertige qui me prit n'était dû qu'à ce dégagement d'oxygène. Je me mis à imaginer dans quel contexte ils auraient pu s'accoupler ainsi. Comme je serais morte de le voir me regarder comme ça, dans l'amour. Je me trouvai comme aimantée par son âme. J'ouvris les yeux, et il garda les siens clos. Je m'approchai au moment même où il prononça silencieusement le chiffre dix. Il ouvrit les yeux et se recula vivement, tout souriant, impatient de connaître mon verdict. Je me collai à nouveau contre le mur.
 
- Alors, ça va mieux ?
 
            Je restai définitivement mitigée, terrorisée par ma propre ardeur. L'aurais-je vraiment fait ? L'aurais-je embrassé ? M'aurait-il rendu mon baiser ? Son sourire se fana lorsqu'il constata mon malaise. Il contempla le sol quelques instants, comme démuni. Il serra un peu plus mes mains entre les siennes, les lâcha, puis se leva finalement. Il me la tendit de nouveau pour m'aider à me relever. Il me réceptionna sans mal dans ses bras, pour m'enlacer tendrement. Je me serrai contre lui et les battements effrénés de son c½ur. Il semblait bondir sur la pop-rock de notre première partie, au loin. 
 
- Viens avec moi, chuchota-t-il à mon oreille.
 
            Je crus mourir une deuxième fois. Il me prit par la main et me tira jusqu'à la scène, avant de s'immobiliser à quelques mètres de celle-ci, près des escaliers. Les jeunots de son groupe se déchainaient sur les planches, et leurs accords tranchants me remplirent le cervelet de confusion. Dans la fosse, les gens remuaient déjà sur leur pop efficace.
 
- Trois cent quatre-vingt-six entrées, déclara-t-il fièrement. C'est une réussite, surtout lorsqu'on connait ma notoriété.
 
            Je les contemplai rire et se dandiner sous l'efficace jeu de lumière de Jordan. Tout le monde avait l'air de prendre du bon temps. Un instant, cette scène dilua mes doutes. La grosse caisse de la batterie temporisa mes battements de c½ur. Je ne vis Élodie près de nous qu'au dernier instant.
 
- Alors, au taquet les gars ? S'écria-t-elle pour couvrir la musique, survoltée.
- Un peu le trac, mais ça va, sourit Matthew.
- Bah ! Vous allez envoyer du pâté, vous en faites pas !
 
            Un court silence s'ensuivit. L'anglais fixa le public avec attention, comme s'il affrontait notre destin dans le blanc des yeux.
 
- Tu crois qu'ils vont aimer ? Reprit-il.
- Mais oui ! Assura la brunette. C'est pas ces gamins qui vont te voler la vedette ! T'imagines ?
 
             Matthew rit nerveusement.
 
- Très rassurant, merci, railla-t-il.
- C'est à ça que je sers, minauda-t-elle en s'éloignant. Fais juste gaffe de pas te larder sur scène !
 
            Et c'est sur ces encourageantes paroles qu'elle disparut au fond des coulisses. Après un instant de réflexion à les contempler, Matthew reprit.
 
- Je ne sais pas si ça pourra te rassurer mais...ce qui va se passer là - monter sur scène, je veux dire - c'est la plus belle chose qu'on pouvait m'offrir. Et je tiens à te remercier car tout ça c'est grâce à toi.
 
           Bingo. La perspective de lui servir un petit bout de bonheur – peu importe la façon – alla écraser les angoisses. Elle les remplaça par une fierté éclatante, un éclat de joie simple que je ne croyais plus posséder. Tout se remit à fonctionner correctement, dans mon corps ivre de lui. J'eus un large sourire et il en fit de même. C'est un nouvel intrus qui nous sortit de cette contemplation. Alexandre se dandina d'un pas chancelant vers nous, un verre en plastique à la main.  
 
- Yo ! Nous salua-t-il. Vous devriez faire un tour à la buvette, y'a pleins de jolies filles.
- Qu'est-ce que tu bois ? Lui demanda aussitôt Matt, d'un air suspicieux.
- Du jus d'orange, maman.
 
          Le brun alla s'emparer de son verre avant de le humer.
 
- Yeah, my ass ! S'exclama-t-il. Il sent drôlement la vodka ton jus d'orange !
 
            Il posa le verre sur une caisse non loin du blond.
 
- Je ne veux pas d'un pochtron sur scène, c'est bien compris ? Renchérit-il d'un air sérieux.
- Chut, chut, fais ta tambouille de ton côté mon cochon, on n'est pas mariés.
 
            L'anglais eut un profond soupir et je me fendis finalement d'un rire. Il avait raison. Tout ça n'était pas une épreuve. C'était un cadeau. Et lui prendre la main pour en profiter avec lui était mon cadeau. Les musiciens de la première partie achevèrent bientôt leur prestation sous des acclamations sincères. Une petite demi-heure de battement me laissa le temps d'entendre leurs voix grossir dans mon crâne. Matthew fit un dernier tour, increvable, et alla féliciter ses protégés. Finalement, Cédric nous rejoignit dans les coulisses, tandis que notre public s'imbibait goulument.
 
- Matt ! Élodie pense que c'est le moment d'enchainer. Vous êtes prêts ?
- À priori...annonça-t-il.
- On va commencer ? M'affolai-je stupidement.
- Il va bien falloir...ricana-t-il. Où sont les autres ?
- Je vais les chercher, répondit-il.
 
            Il revint avec un Alexandre hilare et une Miko toujours aussi joliment maitresse d'elle-même.
 
- Prêts ?
- Ouais.
- Je vais dire à Jordan d'éteindre, allez-y.
 
            L'imminence m'écrasa alors que Cédric disparaissait dans les coulisses. La salle s'assombrit bien vite et le public s'agita près de la scène comme si un seul souffle s'était abattu sur lui. Alexandre monta le premier sur scène, et c'est un tonnerre d'applaudissements qui l'accueillit sur les planches.
 
- Allez, on y va ! S'exclama Matthew.
- Là, tout de suite ?! Paniquai-je finalement.  
 
             Miko monta à son tour mais je restai obstinément clouée sur place. Impossible de bouger. Matthew s'alarma de cette immobilité.
 
- Nelly ! Viens !
 
             L'ovation des spectateurs allait presque couvrir sa voix de cristal.
 
- Allez, regarde, je t'accompagne !
 
             Il s'empara de ma main et me traina jusqu'à la scène.
 
 
Yop- lait
Pas grand chose à dire aujourd'hui, grosse semaine de boulot, travailler le dimanche, quel bonheur.
Y'a de la musique, z'avez vu ?
Toujours pas de théories sur ce qui a poussé Matthew à claquer la porte de ce producteur ?
Ah puis, le petit rapprochement pré-concert au goût de trac vous a plu ? Bref désolée il se passe pas grand chose dans ce chapitre. On se rattrapera plus tard.
Ah mais si y'a l'épisode de la photo aussi. Bon.
En musique je vous ai mis un petit Falling Down de Muse parce que j'avais pas d'idées et dans le doute, on prend toujours les classiques.
A la semaine prochaine mes amours, en espérant que je me serais pas suicider avec un cintre entre temps.
Je vous aime
Thaly
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#Posté le jeudi 09 août 2007 08:43

Modifié le dimanche 20 décembre 2015 14:32

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Super-Ringards, Posté le mardi 24 mai 2016 14:25

Hééééééééééé !
Je suis re-là. J'ai vu que tu m'avais répondu mais je vais d'abord m'exprimer sur les deux chapitres que j'ai eu le temps de lire pendant ma pause aujourd'hui (oui, j'ai encore matière à m'exprimer que veux-tu).
Bon il va sans dire que je suis BIEN CONTENTE que ces deux-là se soient réconciliés pour de bon (n'en déplaise à Alex). Même si je présage que ça ne va pas durer et qu'ils ont encore une bonne tonne de sujets de disputes inexplorés.
En plus, ils ont lavé leur linge sale hop hop (merci Miko d'avoir eu un peu de tact pour le coup). Bien que ce soit un peu à double tranchant pour Nelly : elle apprend qu'il a une confiance en elle absolue mais qu'il pense toujours à sa foutue fiancée quand il la voit. Elle va avoir bien du mal à se débarrasser de cette image, la peuvre Nelly. Même quand lui va réaliser qu'il est attaché à elle pour elle, elle doutera toujours; De toute façon, elle a trop peu d'estime d'elle même. Elle se trouve laide tandis qu'elle ressemble à un mannequin, BORDEL. Ok, elle n'est pas la copie conforme d'Angéla, et elle n'a sûrement pas l'attitude d'un modèle, mais si elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau, c'est qu'elle n'est pas laide comme un pou (DU TOUT). Si elle pouvait le réaliser ça m'arrangerait.
Tiens, en parlant de ça, c'est quoi ce vieux plan qu'il nous fait Matt, là ? Tout se joue sur le physique, blablabla. MEC, tu t'es déjà regardé dans un miroir, ou ? Parce que sinon, ça urge. NEVROSE MERDE. (Mais je l'avoue, je l'aime bien, sa névrose. Elle lui donne du charme. Il est entier, vrai, avec cette impulsivité).
Où en étais-je, du coup ? Je me perds dans mes propres commentaires, c'est dire.
AH OUI. Le producteur. Je le soupçonne d'avoir eu des vues sur Nelly, celui-là. Il a dit un truc pas très élégant sur elle, rien de tel pour le faire sortir de ses gonds, l'autre malade. Si ce n'est pas ça, je n'ai aucune idée du pourquoi de ce doigt vulgaire.
Quant au concert ... Comment peut-elle croire qu'il n'a pas le trac ? On voit comme le pif au milieu de la trogne que le fait d'être chiant comme jamais est sa façon à lui d'exprimer le stress. S'il est si pénible et pointilleux, c'est pas pour des croquettes de poulet ! M'enfin, il est trop trognon quand il l'aide à se remettre de son angoisse, le garçon. C'est là qu'on se rend compte à quel point le type se voile la face.
BON. J'ai fait le tour. Désolée t'as encore du boulot ma vieille, hahaha.

Malkusexe !
Speedy
(Je crois que je suis épiée par une bande d'écureuil. J'vais appeler Giorgio pour vérifier)


Raj, Posté le samedi 23 avril 2016 18:35

J'sais pas moooooi, tu m'dis ça " quand je te disais que j'écrivais sur des domaines que je "maitrisais", c'était plutôt vrai " Alors j'suis pas du tout humour raciste. J'sais pas, ça m'a jamais fait rire. J'sais pas pourquoi. Mon truc à moi c'est le sarcasme, l'ironie. 90% du temps,e t le reste du temps c'est de l'humour potache de beauf que je ne te servirai pas, rassure-toi.

ah non, pour ça c'est google qui lit dans les pensées ! Sinon, Sony j'crois qu'à part le sarcasme, j'lui ressemble en rien. J'garde mon sang froid mais vraiment que de l'extérieur parce que d'intérieur je bouillonne. J'suis assez grognon. J'm'adapte facilement aux gens... nan vraiment on a rien en commun à part ça. Ni le physique ni le mental ahah J'pense avoir plus en commun mentalement avec Sergueï.

Genre vieille bique. T'as écrit cette histoire à 13 ans, c'était en 2007, ça t'fait quoi ? dans les 22 piges ?

ET BEN JUSTEMENT, JUSTE POUR T'EMMERDER C'EST CADEAU :D


lafilleauparapluie-rouge, Posté le jeudi 17 mars 2016 18:34

«  Plus d'une semaine se déroula depuis la création de la première affiche du concert. » c’est maladroit et ça sonne un poil faux. C’est le verbe le problème, je crois

« Je découvris, fascinée, les quelques clichés qui les unissaient. » j’aurais écrit « découvrais »

« Il paraissait d'ailleurs bien plus amouraché d'elle qu'elle n'avait l'air de l'être de lui. » Cette phrase est TRES COMPLIQUE A LIRE VITE C’EST INCROYABLE. AAAAH

« et il s'étonna finalement de trouver le micro tant recherché, derrière une boite sur l'étagère. » PINPON AAAAAAAH, LES MAINS SUR LA TETE, LACHE TON CLAVIER, CHENAPAN !!!!
(a)

- on dirait moi, ce passage, l’avalanche de carton sur leurs tronches -

« Un jeune homme petit et frêle était assis sur une chaise de jardin, en premier plan d'un vaste jardin verdoyant. » deux fois jardins, je suis au regret de vous annoncez que vous êtes le maillon faible… Mais bon, j’te garde quand même. Pour le meilleur et pour le pire, hein…

«  Accélérer le processus et ne se laisser que le définitif, comme constat. «  cette phrase n’a foutrement aucun sens à mes yeux. Désolée.

« Mais j’oubliais bien vite » —> oubliai

« J'allais jouer devant des centaines de personnes, le lendemain. Et j'étais morte de peur. » J’adore le rythme. Comme si elle avait du mal à se l’avouer, mais qu’en même temps tout ça était trop omniprésent pour qu’elle puisse le refouler. héhéhéhé… C’est excitant tout ça !

«  C'est au petit matin que je me levai dans un soubresaut » je trouve ça un peu maladroit le « c’est »
« et la lumière blanche du matin me violenta les yeux. » me violentait
« Matthew se tenait aux côtés de mon lit, souriant, habillé, un coussin entre les mains, arme avait laquelle il venait de me pilonner bien impunément. » Avec

«  puis un grognement enroué, qui appartenait à Alexandre. » NOOONNNN, SAUVE TOI AVANT QU’ILS NE T’ATTRAPENT ! ILS ARRIVENT ! NONNE ! PINPON !! T’en as pas marre d’envoyer des trucs en prison ?!

« n'intervint que pour cingler Matthew de quelques remarques désobligeantEs

«  Je passais donc le reste de ma matinée devant le miroir de la salle de bain. » —> Passai

HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA. Le T-shirt Slut d’Alexandre. Je crois pas avoir fait gaffe jusque là. C’est MAGNIFIQUE.

« Celle-ci devait nous rejoindre depuis plus d'une demi-heure. » devait nous avoir rejoint ?

« - J'ai pas accordé les instruments des minots, fit-il en désignant les musiciens de la première partie. » HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA. Je l’imagine, surement plus jeune qu’eux dans son T-shirt Slut. HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHARF

« leur pop endiabléE

« puis finit par s'immobiliser en baissant la tête, lorsqu'il m'aperçut, accroupie dans mon coin. » Bah, je pense qu’ils sont en grève. Ils ont jamais eu autant de boulot. Tu devrais te débarrasser de ces virgules avant qu’il ne soit trop tard.
By the way, tu remets le verbe « s’accroupir » juste après.

«  - Oh...écoute-moi ma puce...le trac, je connais. » Je suis désolée, mais je trouve cette phrase tout ce qu’il y a de plus dégueulasse. Ma puce. MA PUCE, QUOI ! Elle va quand même pas se laisser faire ?! Elle a plus 4ans, m’enfin !

« - Prête...?

À tout, pour toi. » MAIS BON SANG, IL VIENT DE T’APPELER MA PUCE ! SI C’EST PAS LE TUE L’AMOUR LE PLUS TANGIBLE DE LA PLANETE QU’EST CE QUE TU FOUS ?!

« je ne sus si le vertige qui me prit n'était dû qu'à ce dégagement d'oxygène » cette phrase est un poil compliquée

« Il me la tendit de nouveau pour m'aider à me relever. » Alors, oui, on comprend mais techniquement ton « la » ne fait référence à rien. Techniquement.

« - Chut, chut, fais ta tambouille de ton côté mon cochon, on n'est pas mariés. » Je comprends de mieux en mieux pourquoi j’adorais ce petit enfoiré !!! hahahahaha

Sinon ouiiiiiiii toute cette jolie tension <3 T’as fait quelque remaniement ou c’est l’hilarité dans laquelle tu m’as plongé qui me fait trouver ça différent ?
Mais bref, j’adoooooooore cette tension !


moi-hh, Posté le dimanche 20 décembre 2015 18:29

C'était par-fait, merci ! J'en avais besoin, j'ai beaucoup de boulot et peu de congés si ça peut te réconforter... Ahah. Va-t-on savoir ce qu'a dit ce producteur par la suite ?? Je ne me souviens pas l'avoir lu... j'ai supposé que c'était en lien avec Nelly mais qui sait... Et puis ce rapprochement ralala t'es douée pour nous faire languir ! A la prochaine :) Merci pour tout <3


lafilleauparapluie-rouge, Posté le dimanche 20 décembre 2015 16:12

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Mais sérieux quoi ! T'as arrêté le chapitre au moment où ça devenait intéressant, là ! C'est n'importe quoi ma vieille !
Sinon, ça monte en intensité, j'aime ça. J'arrive pas encore trop à savoir si Nelly m'agace ou si finalement, je l'adopte. J'y réfléchis encore un petit peu, disons. Sinon, ce mélange d'attente, de stresse et d'enthousiasme est délicieux. Je crois avoir repéré quelques petites problèmes de rythmes, mais je repasse dans deux jours corriger ça :)


patience-mes-ecris, Posté le mardi 24 août 2010 17:49

nn, il est bien tro exentric pour etre pervèr.mais je mattendait a un truc encor plus surprenant. mais sinon c'est bien. att je li la site


Pee-K-chu, Posté le samedi 11 octobre 2008 11:11

honnêtement, comme tu nous avais prévenu, je ne pensais pas que matthew allait faire quoi que ce soit ...


XblAck-bOurikOtX, Posté le jeudi 31 juillet 2008 06:55

j'aime <3


itsnota-dreamx, Posté le samedi 17 mai 2008 12:09

Oh c'est trop chou ^^! Je suis sûre qu'ils vont finir ensemble =)


xSavee-Mex, Posté le jeudi 13 mars 2008 17:53

Aonnn
C'estt Sii Mignonn ^^
JADOREE
Jaiime Ta Fiction
Jaiime Ton Imagination
Jaime La Facon Dont Tu Écris
Je Taiime =D
xD Bon, Okaiiie Jme Calme =)
Baonn, Moii Jdois Partiir Lahh, Donnc Je Revienndraii !
OUII JE REVIENDRAIII MOUHAHAHA !
Ma Geule -_-'
Bonm, Okaiiie Bonn Babayeee Bizouue <3


avril4eva, Posté le lundi 10 mars 2008 11:53

c'est magnifique T_T j'en ai des larmes aux yeux! c'est trop beau!! je sais pas comment tu fais pour écrire comme ça! et moi, je ne croyais pas que Matthew allait la toucher^^ ça aurait un peu gaché toute la séquence émotion^^ hihi


Un-Amour-Comme-Sa, Posté le samedi 16 février 2008 14:02

Oh Oh Oh
Jadooooreeeuuuhhhhhhh <33333


magic-guards, Posté le lundi 17 décembre 2007 15:46

ha cette chanson la je l'aaadore!!!


Stairway-to-nowhere, Posté le mercredi 05 décembre 2007 10:18

Alors, il s'est assoupit le petit Maty? Oh mais qu'il est mignon lui...

[ je me calme, on dirait que je parle à un bébé là ^^... peut etre l'effet d'imaginer matthew endormi avec sa petite bouille...bon, jme tais xd ]


fascination36, Posté le mercredi 14 novembre 2007 01:25

la scene es super bi1!!!on voi ke matthew aime bocou bocou la music!!


Audrey, Posté le mercredi 24 octobre 2007 08:28

nn je pense pa quil laurai touché par rapport a ce que tu disai de lui avan


Emias-story, Posté le vendredi 12 octobre 2007 13:31

super emouvante cette scène ^^


Super-Nanas36, Posté le samedi 22 septembre 2007 15:31

mwa j'étais sur qu'il allait jouez du piano ! sa a pas l'air d'être son genre de profiter des filles !


solitaires, Posté le dimanche 09 septembre 2007 10:48

cette scéne est magnifique ^^


Shadow-or-02, Posté le lundi 27 août 2007 07:06

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